Description
Edouard Moyse ou la peinture israélite (1827-1908)
Édouard Moyse (1827-1908) est un peintre d’origine lorraine qui s’est attaché à développer une œuvre de genre israélite, selon la formule de l’époque. Il est le maître incontesté de ce type de peinture pratiquée en Allemagne par Moritz Oppenheim ou en Pologne par Maurycy Gottlieb. Si quelques autres peintres comme Édouard Brandon ou Alphonse Lévy ont aussi traité de scènes de la vie juive, Moyse s’en est fait une spécialité au point d’être surnommé « le peintre des rabbins ». Chantre de l’israélitisme ou franco-judaïsme, il en représente le moment fondateur, le Grand Sanhédrin institué par Napoléon en 1806, pour marquer son adhésion à cet idéal. Il a aussi donné une magnifique série de pastels sur les Juifs d’Algérie.
Moyse traite de deux thèmes majeurs répondant à sa volonté, d’une part, de faire connaître le judaïsme et ses valeurs en les intégrant à la culture française, et, d’autre part, de défendre les Juifs face à la montée de l’antisémitisme, en recourant à des scènes historiques. Car peintre académique, il ne peut montrer directement son engagement politique, mais le transpose en présentant au Salon de 1895 Une famille juive insulte par les truands dont les commentateurs n’ont pas manqué de percevoir le message en réponse à Drumont… Moyse appartient à la même génération qu’Osiris (1825-1907) et en partage les valeurs juives et françaises.
Jean Bernheim, esquissant un essai sur cette « peinture israélite » nous fait découvrir qu’au-delà des scènes religieuses, Moyse nourrissait l’ambition de mettre l’art au service d’un humanisme et d’une spiritualité partagée entre toutes les confessions.
Collection Arts et anthropologies
L’auteur:
Jean Bernheim, magistrat honoraire, est un arrière petit-neveu de l’artiste.